jeudi 22 mars 2018

L'histoire parallèle : un récit uchronique

INTRODUCTION :

J'ai écrit ce récit il y a quelques temps, alors que Konflikt 47 venait tout juste d'être annoncé par Warlord Games.
Je m'étais alors amusé à imaginer quels événements auraient pu amener le conflit à se poursuivre au delà de 1945, alors même que l'Allemagne était sur le reculoir depuis 1943 et que, même si des victoires locales étaient parfois remportées, la chute du IIIème Reich était inéluctable.

Alors que j'avais failli tout envoyer dans la corbeille Windows, il y a de cela quelques mois, je me suis décidé à diffuser ce récit, qui puise dans les classiques de l'uchronie, et notamment dans la bande dessinée Block 109.
Au delà du simple divertissement, ce récit donnera peut-être naissance à des scénarios "exotiques" ?


Bien entendu, n'étant ni écrivain ni historien, je te prie, ami lecteur, de rester bienveillant à mon égard si tu constate des lourdeurs dans l'écriture, des inexactitudes ou des incongruités historiques, ou si tu trouves la trame quelque peu simpliste.



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TEMPÊTE DE FEU

Le 4 juin 1944, à 3h36min et 2 secondes, après une chute libre de 35 secondes, la première bombe atomique nazie explose à la verticale de l’hôpital de Southampton.

Elle vient d’être larguée par un bombardier He 177 spécialement équipé et baptisé « Fledermaus » (chauve-souris) par son équipage en raison de la peinture expérimentale antiradar gris souris qui lui a permis de tromper les défenses alliées. Les perturbations électromagnétiques liées à l’orage qui frappe les côtes cette nuit-là parachèvent l’œuvre de cette peinture en affolant les radars de veille et d’alerte britanniques.



L’explosion nucléaire tue instantanément près de 20 000 personnes et rase toute construction dans un rayon de 15 kilomètres autour du point zéro, le lieu de l’explosion initiale. Un gigantesque incendie, attisé par les stocks considérables de munitions et de carburant répartis dans toute la région, amplifie les destructions et, poussée par les vents et les courants, une véritable mer de flammes s’étend et ravage le littoral sud de la Grande-Bretagne.

Lorsque le jour se lève, ce 4 juin 1944, les États-majors des deux camps savent que le débarquement tant attendu par Staline n’aura pas lieu. La flotte et les divisions destinées à "l'invasion" de l'Europe ont été consumées dans un gigantesque brasier.



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LE MASQUE TOMBE 

Le 4 juin à midi, Adolf Hitler prononce un discours enflammé, qui est repris par toutes les radios des pays occupés et entendu jusqu’en Grande-Bretagne. Après s’être réjouit du succès de ses armes secrètes, il lance l’ultimatum suivant aux Alliés : les Etats-Unis doivent signer un armistice séparé avec l’Allemagne, et la Grande-Bretagne et son empire se voient ordonnés une reddition inconditionnelle, sous peine de voir les îles britanniques rasées par les frappes atomiques.

La réponse des Alliés ne tarde pas, sous la forme d’un discours fleuve, dont Sir Winston Churchill a le secret, diffusé par la BBC en début de soirée. Rappelant les sacrifices consentis par le peuple britannique depuis de nombreuses années, l’invincibilité du Royaume Uni sur son propre sol, et la grandeur de son Empire, la réponse du Premier ministre est sans appel : la Grande-Bretagne et son empire poursuivront le combat, quoi qu’il en coûte. Quelques heures plus tard, le Congrès américain, réuni en assemblée extraordinaire, vote la poursuite de la guerre et le soutien inconditionnel au Royaume Uni.


Le 5 juin au matin, les journaux britanniques font la une sur la décision de la famille royale de refuser de se mettre à l’abri au Canada : le Roi et la Reine ont décidé de lier leur sort à celui du peuple en restant à Londres. L’engouement est total, alors même que le pessimisme et le défaitisme étaient à leur paroxysme la veille encore.

Durant tout le mois de juin 44, le monde libre retient son souffle dans l’attente de nouvelles frappes nucléaires sur l’Angleterre. L’attente est insupportable pour le peuple britannique, qui puise alors son courage dans celui de la famille royale et de Winston Churchill, qui multiplient les apparitions publiques afin de maintenir le moral de la population.

Mais après quelques semaines, les Alliés acquièrent l’intime conviction que la bombe du 4 juin était la seule arme atomique opérationnelle dont disposait le Reich : un réseau d’agents infiltrés révèle que l’ultimatum du Führer était un bluff. Hitler avait espéré forcer Américains et Britanniques à accepter la paix en brisant leurs armées et en agitant le spectre de la menace nucléaire.

C’était sans compter avec l’extraordinaire opiniâtreté de Winston Churchill, dont la verve et la détermination ont permis d’exacerber la combativité et la résilience du peuple britannique…


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LE TEMPS DES REVERS

A l’été 1944, la situation est dramatique pour les Alliés car les pertes subies lors du bombardement du 4 juin s’accentuent jour après jour à cause des radiations résiduelles. Les principaux corps de bataille sont anéantis, hommes, matériels, chaînes de commandement, il ne reste quasiment plus rien des troupes qui devaient participer à l’opération Overlord. Une partie du littoral anglais a même dû être purement et simplement abandonné à cause de la contamination.

Alors même que Rome vient d’être libérée, la priorité est donnée à la défense du territoire national britannique. Les Alliés décident de stopper l’offensive en Italie afin de rapatrier la VIIIe armée au Royaume-Uni, espérant ainsi combler les pertes subies le 4 juin.

La 1ère Armée Française, officiellement créée le 19 juin 1944, est alors déployée en urgence sur le front italien, en renforcement du Corps Expéditionnaire Français dirigé par le Général Juin. Le Général de Lattre de Tassigny se voit confier le commandement du théâtre italien, avec la délicate mission de stabiliser le front.  En plus du CEF et de la 1ère Armée, il peut compter sur le 2ème Corps polonais, qui a fait ses preuves au Monte Cassino.


Libéré de la menace d’un débarquement allié, l’OKW (Haut commandement de la Wehrmacht) peut redéployer en urgence sur le Front de l’Est les divisions massées en France.


En effet, les Soviétiques lancent l'opération Bagration le 22 juin 1944, qui vise à libérer la Biélorussie, dans la profondeur du dispositif allemand. Les Allemands, qui n'avaient pas anticipé une attaque sur ce front voient leurs lignes percées par les Soviétiques, et Minsk tombe le 3 juillet. L'Armée rouge est maintenant sur l'ancienne frontière avec la Pologne…

D’énormes concentrations blindées s’affrontent alors dans des combats dantesques qui, fin août, laissent exsangues les deux belligérants. Les Allemands ont gagné leur pari et réussi à stopper l’offensive de l’Armée Rouge, mais à quel prix !


Hitler compte bien mettre à profit le chaos généré par le bombardement atomique de Southampton. Courtisé de longue date par le chancelier allemand, le Général Franco s’est finalement décidé à sortir l’Espagne de sa neutralité et rejoint l’Axe. 
Les contreparties proposées par Hitler sont avantageuses : contre l’envoi de 3 divisions en Italie et la capture de Gibraltar, l’Espagne reçoit en dominion une partie du sud de la France, qui s’étend de Bordeaux à Nîmes, ainsi que la promesse d’une main mise sur le Maroc et l’Algérie sitôt les Alliés chassés d’Italie.

Le 5 septembre, les troupes franquistes attaquent la garnison de Gibraltar et s’assurent, au bout de 15 jours de combats féroces dans les rues de la ville, le contrôle du détroit. Les Alliés viennent de subir un véritable coup de poignard dans le dos, qui leur ferme la Méditerranée.


Fort de l’arrivée des renforts espagnols en Italie, Hitler peut disposer des troupes qui étaient mobilisées sur la ligne Gothique et dans le sud-ouest de la France. Il les redéploie illico sur le front de l’Est, comblant une partie des pertes subies durant les combats de l’été.



Fin de la première partie du récit. 

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