OPERATION BLOODY DAGGER
Durant la nuit du 14 au 15 novembre 1944, profitant
d’une nuit sans lune, une armada décolle de plusieurs aérodromes situés sur les
côtes orientales de l’Ecosse et fait route cap à l’ouest. Plus de 200 C47 Dakotas
transportent près de 3000 commandos vers leur destin…
Il aura fallu moins d’un mois pour finaliser le
raid qui doit frapper Peenemünde.
Très rapidement, la solution des bombardements
aérien est écartée : le raid de 1943 a montré qu’il fallait totalement
éradiquer les scientifiques afin de stopper le programme nazi. Le raid prendra donc
la forme d’une opération combinée aéro-maritime.
Afin de couvrir cette opération, l’US Air Force et
la RAF doivent conduire une mission de sacrifice en exécutant une série de raids
sur Berlin afin d’attirer la chasse allemande, saturer les réseaux radars et
monopoliser l’attention de l’Etat Major allemand. Les blocs de bombardiers
voleront plusieurs milliers de mètres au-dessus de la flotte de C47, qui
évoluera au ras des flots.
Une première force sera larguée directement sur le
site, sans soutien et à très basse altitude. Les alliés disposent pour cela
d’un tout nouveau modèle de parachute qui permet non seulement d’effectuer des
largages à tout juste 100m d’altitude, mais également à plus grande vitesse.
Larguer des paras à cette altitude n’est pas sans
risque, mais les hommes se sont entraînés durement, et cette mission est
exécutée sans idée de retour…
Une seconde force, plus réduite, profitera du chaos
semé par les paras pour forcer la rade, à la manière du raid exécuté sur Saint
Nazaire, en utilisant un navire suédois récemment « capturé » malgré
la neutralité de ce pays. Cette force débarquera au cœur du dispositif ennemi
et se répandra dans les infrastructures sous-terraines. Elle devra détruire les
laboratoires de recherche et exterminer les scientifiques nazis.
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ETAIT NOIRE LA NUIT, ETAIT ROUGE LE FEU
Le 15 novembre à 1 heure locale, la première vague
de parachutistes est larguée à la verticale de la base de Peenemünde, bientôt suivie
de 3 autres vagues. L’altitude extrêmement basse et la diversion des
bombardiers ont joué leur rôle : les pertes sont minimes, à peine 12% des
aéronefs ont été abattus par la DCA.
Au sol, un seul mot d’ordre : semer le chaos.
Répartis en équipes autonomes de 15 hommes, armés de nombreuses armes
automatiques, de bazookas, de lance-flammes et d’explosifs, les commandos
engagent le combat contre les SS de la division Totenkopf qui défendent le site.
Dans la nuit noire, les combats font rage et sont
sans pitié. Les commandos savent que de leur combat dépend le salut du monde
libre. Aussi, ils sèment la mort autour d’eux, réduisant les positions
fortifiées, minant les axes routiers et détruisant les infrastructures à leur
portée.
Plusieurs sticks ayant atterri directement dans les
camps de prisonniers, ils neutralisent les gardes et libèrent les malheureux,
espérant obtenir de l’aide des travailleurs forcés. Malheureusement la grande
majorité des prisonniers sont trop faibles pour être d’une aide quelconque et
seuls les derniers arrivés se décident à aider les paras alliés, préférant
mourir l’arme à la main, en hommes libres, que sous la schlague des kapos et
des SS.
Alors que les combats s’intensifient et que les
défenseurs se focalisent sur les paras, la masse noire du cargo suédois
« Sundsvall » fond dans la nuit et vient s’échouer à l’entrée du port.
De ses flancs surgissent près d’un millier commandos qui neutralisent
rapidement les défenses portuaires. Plus tard, les historiens découvriront que
le chaos ambiant a empêché le commandement de la base d’être informé de la
menace, scellant le sort de plusieurs centaines de scientifiques et techniciens
allemands qui s’étaient réfugiés dans le gigantesque complexe sous-terrain.
Sitôt débarqués, les commandos parviennent
facilement à forcer les entrées de la base et se répandent dans les profondeurs
du complexe sous-terrain. Ne possédant aucun plan précis des installations, ils
progressent au hasard, neutralisant les résistances rencontrées. Animés par une
rage sourde, les commandos ne font pas de prisonniers. Ils savent que seuls les
individus ayant une certaine importance pour le programme nucléaire ont
l’autorisation de résider au sein de la base.
Les combats durent plusieurs jours mais épuisés, à
court de vivres et de munitions, n’ayant aucune possibilité de repli, les
commandos finissent par succomber sous le nombre. Les dernières poches de
résistance tombent le 23 novembre, après que les SS aient dévié un canal pour
noyer les étages inférieurs du complexe.
Les SS se préparent à contre attaquer... |
Sur le plan stratégique, l’opération Red Dagger est
une réussite : le complexe de Peenemünde est anéanti, la quasi-totalité
des scientifiques et des spécialistes nazis de l’atome ont été tués. Le monde
libre est désormais à l’abri de nouvelles frappes atomiques.
Mais à quel prix ! Des 3960 hommes qui
participent au raid de Peenemünde, moins d’une vingtaine parviendront à
rejoindre l’Angleterre, parfois après plusieurs mois de cavale. Or, ces
combattants étaient les plus aguerris de toutes les armées alliées et, sur le
théâtre européen, leur perte se fera rudement sentir dans les mois qui
viennent…
Monument aux commandos de Spean Bridge près d'Achnacarry en Écosse |
Fin de l'épisode IV, un nouvel espoir ?...
Et ben .... ca c'est du sacrifice !
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