lundi 27 mars 2017

"Terreur au bazar" : compte-rendu de partie solo avec No end in sight

Bonjour à vous !
Aujourd'hui je me lance dans l'art délicat du compte-rendu de partie.

L'envie de jouer ayant été plus forte que celle de peindre, j'ai joué avec des décors et des figurines non peints, et avec des proxy pour représenter certains éléments (civils, étals de marché, etc...).
Aussi vous n'aurez pas de photos, mais de jolis dessins à la place...

La preuve en image...

Voici le récit d'une partie jouée avec la règle "No End in Sight", présentée dans cet article.
Faute d'adversaire, j'ai joué en solo, mais cette règle s'y prête plutôt bien. Côté scénario, j'en ai adapté un qui était destiné à Force on Force, que je vous proposerai prochainement ici même.

Mais laissons de côté ses basses contingences matérielles, rejoignons les premières pentes de l'Hindu Kush, en Kapisa, et glissons nous dans la peau d'opérateurs du 1er RPIMa...




Marco, le radio de l'équipe, déboule dans la piaule et vous secoue:
"Réveil là-dedans ! On est attendu en salle ops dans 10 minutes, pour un départ en crash à Alasay.
Le stick de Nanard est déjà engagé ailleurs, et c'est à nous de nous y coller !..."

8 minutes plus tard, votre stick au complet est rassemblé, équipé. Hector, le chef du détachement de la Task Force 32 (armée par le COS), ne peut réprimer un petit sourire en constatant que vos corsaires sont toujours aussi vifs à la détente...

En quelques mots, il vous explique la situation: une équipe CIMIC (Affaires Civilo-Militaires) devait effectuer une opération classique auprès de la population du village d'Alasay, mais des interceptions sur le réseau ICOM des taleban nous ont permis d'apprendre que ces derniers se préparent à mener une opération suicide sur le marché.

La mission de votre stick est simple: accompagné de l'interprète et de 2 équipiers CIMIC, vous devez vous rendre au bazar d'Alasay afin d'essayer d'identifier et de neutraliser le suicide bomber avant qu'il n'explose. Ensuite, rejoignez la zone d'exfiltration pour être recueillis par la QRF (Quick Reaction Force).


La tâche est rude et il faut s'attendre à être "accrochés sévère", mais vous êtes là pour ce type de situations. Votre stick, "les corsaires", est réputé pour être solide au combat, et vous espérez bien faire honneur à votre réputation.

Alors que vos gars embarquent dans le Caracal qui vous déposera en périphérie du village, vous ne pouvez vous empêcher de les passer en revue:
- Marco, votre fidèle radio, qui surfe sur les ondes comme d'autres sur les sites pornos...
- Jean et son équipe, Bastien le tireur Minimi, Yves l'éclaireur et Yoann le tireur au M203
- Seb, qui commande la deuxième équipe, avec Bert, Yvan "le Corse" et Babacar, un colosse qui manie la Minimi comme d'autres le fusil...
- enfin, inséparables comme un couple de perruche, Rudy le "sniper" et Enzo son spotter...

http://www.taskforce-32-sas.com/
Avec vous, ils iraient en enfer, votre job, c'est de les en ramener...



Le déploiement se passe sans encombre, les perruches montent sur un perchoir et vous déployez vos équipes sur chaque flanc.
Mais le drone SDTI, qui surveille la zone, est porteur de mauvaises nouvelles. Votre arrivée n'est pas passée inaperçue et les taleban semblent vouloir engager le combat: une trentaine de combattants se sont infiltrés dans le village et progressent maintenant dans votre direction...


Votre idée de manœuvre est simple: utiliser les équipes de Jean et Seb pour contrôler les abords du marché et bloquer les infiltrations des talebs, vous et les perruches tenterez de repérer le suicide bomber qui se serait glissé au sein de la population alors que les gars des CIMIC tenteront de disperser la foule.

"Le meilleur des plans ne résiste pas au premier contact avec l'ennemi", et malheureusement cet adage se vérifie une nouvelle fois...


Stressés par l'aspect particulièrement risqué de cette mission, à seulement 15 jours du retour, vos gars ont du mal à se déployer et "collent" au terrain alors même que les talebs, eux, profitent de leur connaissance des lieux pour s'infiltrer dangereusement sur vos flancs.

Malgré cela, vous vous postez sur un toit, avec Marco, et tâchez de repérer si le suicide bomber est dans le premier groupe de civils, le plus proche de vous. Les gars des CIMIC se sentent également concernés et s'efforcent de vous aider en observant le groupe à la recherche d'indices...

Les minutes s'écoulent comme des heures, alors que votre oeil est rivé à la lunette, à la recherche du moindre indice.
Marco vous donne un petit coup de coude: "Le grand avec le pakol noir ne me semble pas très catholique, t'en penses quoi patron ?" 
Vous reportez votre attention sur le gars en question, tout en demandant à Rudy d'observer également.
L'abdomen vous semble un peu trop volumineux par rapport à son gabarit, mais autre chose attire votre attention: "Rudy, qu'est-ce qu'il a dans la main ? Un chapelet ou c'est le déto ?..."


La réponse de Rudy est sans appel: la balle de 308 tirée par son fusil Accuracy ne laisse aucune chance au suicide bomber, qui meurt instantanément avant même de pouvoir déclencher son gilet...


La détonation sonne le début du bal...
Alors que les civils s'enfuient en hurlant, sans vraiment comprendre ce qu'il se passe, un taleb se dévoile et prend à partie Seb et Babacar, sans toucher personne alors qu'ils étaient exposés en plein découvert. Leur tir de riposte force le taleb à se retrancher dans sa maison.

Sur votre flanc droit, la situation n'est pas meilleure: un groupe de talebs a réussi à bloquer l'avancée de l'équipe de Jean, qui est incapable de contrôler l'axe de repli... Il décide alors d'envoyer Bastien et Yoann sur la terrasse de la maison afin de couvrir le décrochage du reste du stick. 
La situation devient critique: l'opérateur SDTI vous informe que des combattants ennemis s'infiltrent dangereusement vers Bert et le Corse, sur votre flanc gauche.

Il vous faut à tout prix faire décrocher tout le monde afin de rejoindre le point d'extraction avant d'être encerclés...
"Marco ! Essaye de nous obtenir un soutien aérien ! On nous a promis du lourd, alors c'est le moment !..." 
En effet, Hector vous avait signalé que des hélicoptères armés seraient en mesure d'intervenir. Il vous avait aussi indiqué que vous pouviez oublier les bombardements aériens, à cause des risques de dégâts collatéraux: "Au mieux, tu auras droit à un "show of force"", vous avait-il dit...

Note: un show of force consiste à effectuer un passage à très basse altitude, parfois en vol supersonique ou en larguant des leurres, afin de déstabiliser l'ennemi sans causer de pertes civiles. 


Le début du décrochage se déroule plutôt bien: Rudy parvient à neutraliser le tireur qui venait de prendre à partie Seb, alors que les tirs combinés d'Enzo et du Corse permettent de neutraliser 2 autres combattants qui tentaient de tourner votre dispositif...

Pris à partie par 2 tireurs isolés postés sur un toit, Seb et Babacar sont contraints de se replier, accompagné du reste de l'équipe, auprès de vous. Alors que les tirs s'amplifient, vous vous tournez vers le radio: 
"-Bordel Marco, ça donne quoi ?!
- Ils nous envoient un Tigre, il sera sur zone dans 2 minutes !
- Ok, tu leur demandes de dégager le chemin vers la zone d'exfiltration: il y a une bande de gars qui bloquent le passage. Tu leur précises bien la position de l'équipe de Jean !
- C'est compris patron !" 

Alors que les perruches vous dépassent, entamant leur repli, vous apercevez du coin de l’œil Seb et son équipe qui se radinent sur votre position. C'est alors que vous êtes projeté violemment contre le mur de la maison, tel un fétu de paille. C'est tout juste si vous prenez conscience de l'explosion qui a eu lieu près de votre position...


L'odeur de brûlé et les cris des blessés vous ramènent à la dure réalité: un IED (engin explosif improvisé) a certainement explosé au passage d'un de vos corsaires, ou été déclenché par les talebs...

Le Corse est à terre, inconscient, Seb et Bert sont également touchés et hurlent de douleur, alors que Babacar semble intact mais sonné par l'explosion. Vous n'êtes pas dans un meilleur état: votre bras droit pend mollement, inutile... Encore groggy, vous essayez de poser un garrot, reproduisant les gestes faits maintes et maintes fois à l'entrainement, mais c'est Marco qui vous aide à stabiliser votre blessure. Vous pouvez vous déplacer, commander, mais pour la riflette il faudra passer son tour !...

"Occupe toi du Corse, ça a l'air grave !..."
Enzo se précipite et s'occupe des autres blessés afin de stabiliser leurs blessures. 
"Babacar ! Oh ! Putain reprend toi et aide les autres !" Remis du choc, le colosse s'active.

Lorsque Marco se relève et, d'un geste de la tête, vous indique qu'il n'y plus rien à faire pour le Corse, vous sentez votre cœur se serrer. Mais ce n'est pas encore le temps des larmes car il faut combattre pour sortir tout le monde de là, y compris le Corse...

Pris dans la tourmente, vous n'avez pas écouté Marco qui vous annonçait l'intervention du Tigre et l'explosion de la salve de roquettes vous prend au dépourvu. "C'est un cauchemar ! pourvu que Jean et ses gars n'aient rien !" vous dites vous.
C'est en les voyant exulter que vous comprenez que le Tigre vient de vous ouvrir la voie. En effet, tel Saint Michel déployant ses ailes, le Tigre a tout simplement annihilé le groupe qui bloquait l'axe: 5 talebs sont sur le carreau et les 2 combattants valides ont filé sans demander leur reste...


Profitant du répit, et du rush d'adrénaline lié à la blessure, vous donnez vos consignes.

Marco effectue une nouvelle demande de soutien aérien afin de couvrir le flanc gauche, pendant que les perruches, assistées de Bastien et Yoann, sécurisent l'axe d'exfiltration.
Jean, Yves et Babacar se chargent quand à eux d'évacuer les blessés, et le corps du Corse...

Alors que vous vous atteignez la zone d'extraction, un OH 58D intervient et neutralise une équipe de taleban qui cherchaient à vous prendre à revers.


Regroupés dans la ruine qui constitue le point d'extraction, vous êtes rejoints par les éclaireurs de la QRF armée par les rapaces du 1er RCP, qui a marché au canon dès que vous avez été engagés. C'est désormais à eux qu'il incombe de sécuriser le village, et de rejeter les taleban dans le fond de la vallée. 

Alors que l'équipe du médic prend en compte vos blessés et la dépouille d'Yvan, vous refusez d'être séparé de votre stick et embarquez avec eux dans le VAB qui doit vous ramener à la FOB.

Mission remplie, mais à quel prix !...
"A part une bataille perdue, je ne connais rien de plus triste qu'une bataille gagnée."
                                                                                                       Duc de Wellington


Conclusion:
Cette partie a été particulièrement agréable à jouer, même seul, et riche en enseignements sur la règle.
Je reviendrai prochainement sur ce point, et tâcherai de vous expliquer certaines des mécaniques de jeu mises en oeuvre lors de cette partie.

Je dédie ce premier compte-rendu à tous ceux qui ont servi, et qui servent encore, sur les différents théâtres d'opération, qu'ils soient extérieurs comme intérieurs, et à ceux qui ont payé dans leurs chairs cet engagement. J'ai une pensée particulière pour tous ceux qui ont versé leur sang sur la terre afghane, ainsi que pour leurs familles.

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