Ainsi parlait Zarathustra.
Ce dicton s'est vérifié lors de ma dernière partie au club Rathelot, lorsque ma force de GI's fin de guerre a dû affronter les panzergrenadiers de Stef.
Nous jouions alors une partie en 1000 points, et le scénario tiré au sort était le scénario 10 du livre de règles: "tenir jusqu'à la relève".
Ce scénario est assez atypique à jouer: un objectif est positionné en centre de table,le défenseur doit tenir jusqu'à la fin de la partie...
La table dont nous disposions convenait parfaitement puisque, comme vous pouvez le voir, une route et un cours d'eau se croisent au centre de la table, la divisant en quatre zones.
Le pont constitue logiquement l'objectif. |
Le reste de sa force est divisé en deux kampfgruppen de tailles égales. Le premier sera déployé lors du premier tour, le second pourra intervenir, en renfort, à partir du second tour.
Je déploie alors la totalité de ma force, où je veux sur la table, à condition d'être au moins à 18 pouces de l'objectif ou d'une unité adverse déjà en place. C'est à ce moment que je commets ma plus grosse erreur en ne respectant pas un des principes de base de la tactique: la concentration des efforts.
En effet, alors que mon intention est d'attendrir les défenseurs avec mes appuis (Sherman 105mm, frappes aériennes, mortier de 81mm) avant de lancer mes fantassins à l'assaut de la position, j'agis stupidement en divisant ma force en deux éléments déployés à chaque extrémité de table: mes appuis lourds d'un côté et mes fantassins de l'autre...
Malheureusement, cette erreur n'a pas échappé à mon adversaire, qui va s'empresser de l'exploiter dès le premier tour. Il déploie tout d'abord son Panzer IV, qui échappe de peu à un tir de bazooka, puis débarque de son half-track un groupe de fantassins.
La sanction est immédiate et sans appel pour mon groupe de vétérans déployés à découvert: bien entamé lors du premier tour, le groupe est anéanti au second tour par les tirs conjugués du panzer et du halftrack, alors que mon équipe bazooka subit l'assaut des panzergrenadiers.
Ce qui reste de mes vétérans, à terre... |
Le Sherman pilone les défenseurs à grands coups de canon de 105. |
Les P47 se contenter de mitrailler, afin de ne pas endommager le pont... |
Alors que je repositionne mon Sherman pour essayer de flanquer les défenseurs du pont, mon char subit l'attaque du groupe de sapeurs vétérans de mon adversaire. Ce groupe s'était gentiment fait oublier en foirant ses tests d'ordre durant 2 tours de suite (9- à réaliser avec 2D6...). A quelque chose malheur est bon, Stef ne me contredira pas puisque les sapeurs débouchent sous le nez de mon char, qu'ils engagent aussitôt...
Le Sherman subit un tir de panzerfaust qui le détruit immédiatement...
Le groupe de sapeurs a alors les coudées franches pour neutraliser mon équipe lance-flammes qui tombe foudroyée sous les tirs à bout portant de 4 MP40.
La menace de mon char disparue, Stef peut gentiment mettre la pression, grâce à son Panzer IV, sur mes forces retranchées dans une maison.
Mes GI's rejouent la maison de la dernière cartouche... |
Je dois cependant rendre hommage au héros de cette bataille, Jim O'Deeyum le médic d'origine irlandaise (ami lecteur, tu viens de passer devant un calembour, sauras-tu l'identifier ?).
Jim va réussir le tour de force de soigner pas moins de 4 hommes en 3 tours !...
Cet exploit lui vaut désormais le surnom de patch (rustine) en raison de ses capacités à reboucher les trous faits dans ses camarades par les balles allemandes...
Pour conclure, je dirais qu'à Bolt Action comme dans d'autres jeux de figurines, les fondamentaux de la tactique ne doivent pas être oubliés, sous peine de subir une lourde défaite.
Merci à Stef pour cette belle leçon (pour ne pas dire correction), que je ne suis pas prêt d'oublier !...